Work Integration Learning Social Enterprises (WILSE): Towards a new kind of social enterprise model in France?

Pascal Glémain | Gael Henaff | Emmanuel Bioteau
2015

EMES Conferences Selected Papers Series, ECSP-5EMES-24

Il faut remonter au dĂ©but des annĂ©es 1970 en France pour que la question de l’insertion sociale et professionnelle soit posĂ©e. A cette Ă©poque, cette prĂ©occupation correspondait Ă  une politique sociale orientĂ©e « jeunes » Ă  travers son « opĂ©ration 50000 jeunes ». L’insertion Ă©tait alors envisagĂ©e relativement Ă  ce public-cible de bĂ©nĂ©ficiaires comme la recherche d’un équilibre entre l’Etat-providence et les individus, en vue de la consolidation d’une cohĂ©sion sociale fragilisĂ©e. En d’autres termes, l’insertion sociale Ă©tait apprĂ©hendĂ©e comme une Ă©tape nĂ©cessaire (voire incontournable) du processus d’intĂ©gration Ă  la fois Ă©conomique et sociale de chaque bĂ©nĂ©ficiaire, afin que celui-ci trouve sa place parmi les siens.

Pour ce faire, les politiques d’insertion visaient Ă  adapter les privĂ©s d’emploi – jeunes puis moins jeunes – aux nouvelles conditions du marchĂ©, en articulant formation-qualificationemploi de façon Ă  ce que les nouvelles opportunitĂ©s d’occupation sur le marchĂ© du travail et au sein des entreprises agissant dans de nouveaux secteurs puissent ouvrir des postes de travail. Les premiĂšres politiques d’insertion des annĂ©es 75 (contrat emploi-formation, pactes pour l’emploi) initiĂ©es en direction des jeunes, s’inscrivent dans un contexte de chĂŽmage qualifiĂ© de  «frictionnel ». Les mesures prises, de type formation, visent Ă  mettre en adĂ©quation le niveau de formation des jeunes avec les attendus des postes de travail. On parle de politiques « adĂ©quationnistes » (Whul, 1996). Une dĂ©cennie plus tard, le dĂ©veloppement d’un chĂŽmage de longue durĂ©e trĂšs rĂ©sistant aux conjonctures de reprise Ă©conomique oriente les reprĂ©sentations des acteurs publics et de l’opinion vers le caractĂšre structurel d’un chĂŽmage qualifiĂ© « d’exclusion ». On assiste alors en 1984 au dĂ©veloppement des dispositifs de la formation par alternance (contrat de qualification, contrat d’adaptation, travaux d’utilité collective). Face Ă  ce chĂŽmage d’exclusion, l’initiative citoyenne n’est pas en reste. DĂšs 1982, des expĂ©rimentations locales dans des bassins industriels sinistrĂ©s comme celui de Redon donnent naissance Ă  des dynamiques associatives de soutien aux chĂŽmeurs en fin de droits. Les premiĂšres associations intermĂ©diaires cherchent Ă  les rĂ©introduire dans l’ordre salarial par leur mise en disposition auprĂšs d’une offre d’emploi Ă©clatĂ©e proposĂ©e par des particuliers. Enfin en 1989 le vote de la loi sur le revenu minimum d’insertion cherche Ă  mettre en musique ces initiatives multiples en proposant un double versant d’intervention sur les phĂ©nomĂšnes d’exclusion : celui d’un droit au revenu minimum et celui d’un droit Ă  l’insertion. La problĂ©matique publique dominante devient alors celle de la construction d’une offre d’insertion permettant l’établissement du lien contractuel entre les bĂ©nĂ©ficiaires et la puissance publique. Ainsi de multiples initiatives se dĂ©veloppent portĂ©es par des logiques sociales diffĂ©renciĂ©es à l’intĂ©rieur ou hors du cadre des politiques publiques de lutte contre l’exclusion et la pauvretĂ©.

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