Au cours de la dernière décennie, de multiples chercheurs ont accordé une attention croissante à la gestion intégrée des risques de l’entreprise (ERM) (Beasley, Clune, & Hermanson, 2005; Colquitt, Hoyt, & Lee, 1999; Kleffner, Lee, & McGannon, 2003; Liebenberg and Hoyt, 2003). Alors que beaucoup de recherches portent sur les gains potentiels liés à son adoption, une certaine littérature s’est focalisée sur les principes, les concepts et les outils de l’ERM. En définissant le risque comme la possibilité qu’un évènement survienne et ait une incidence sur la réalisation des objectifs de l’organisation(COSO, 2004), l’ERM a permis de réaliser une rupture avec la vision exclusivement financière et restrictive du risque basée sur la quantification. Elle a par la même occasion accordé une place prépondérante à la gestion des risques stratégiques et de réputation qui sont par nature non quantifiables (Mikes, 2009), relançant de ce fait le débat sur ce qui est considéré comme risque et géré en tant que tel dans les organisations. En rupture avec la distinction « Knightienne » entre risque et incertitude (Knight, 1921), des chercheurs tentent désormais d’associer une dimension subjective au risque en rejetant la notion de risque « objectif » ou de vrai « risque » (Krimsky & Golding, 1992; Slovic, 1992). Cette étude contribue à cette littérature émergente en examinant comment les dirigeants d’entreprises sociales perçoivent les concepts de risque, d’incertitude et de sécurité et en analysant en conséquence l’impact de leur perception du risque et de l’incertitude sur leur décision de traitement des risques.