Si la monnaie est perçue par beaucoup comme devant naturellement constituer un bien public, dans le contexte actuel elle est de moins en moins vue comme permettant le bien commun. Elle fait lâobjet de remises en cause et de contestations qui posent – avec une variĂ©tĂ© de projets pouvant ĂȘtre radicalement diffĂ©rents – la question du mode de gestion et des modalitĂ©s de gouvernance de cette ressource particuliĂšre.
Nous verrons dâabord que si la thĂ©orie Ă©conomique aborde quasi exclusivement la monnaie du point de vue du marchĂ© ou bien de celui de lâEtat, la monnaie est avant tout une institution sociale. DĂ©passer lâopposition marchĂ©/Etat relativement Ă la monnaie permet dâen envisager le caractĂšre commun.
La monnaie peut-elle alors ĂȘtre instituĂ©e comme un commun et que serait un commun monĂ©taire? Le principe polanyien de householding permet dâenvisager le partage dâune ressource monĂ©taire, et les rĂšgles Ă©tablies au sein dâune communautĂ© de paiement permettent dâinstaurer la monnaie comme commun.
Nous illustrons cette proposition par lâĂ©tude des pratiques dĂ©veloppĂ©es autour de la monnaie locale associative âLa Gonetteâ: ses valeurs amĂšnent Ă des modes de gestion et de gouvernance propres.